RÉSUMÉ
Cette étude porte sur des conjonctions en français
et en ésàn. Les objectifs de cette
étude consistent à trouver les
similitudes et divergences existant ces
mots dans les deux langues, à identifier les domaines de l’emploi de la
conjonction française qui pourrait poser
des problèmes à l’apprenant ésàn à qui le français est une langue étrangère. La
conjonction, en tant que l’une partie des discours, a été présentée dans la conception de la grammaire
traditionnelle (une grammaire
caractérisée par des règles générales avec une liste d’exceptions).
L’étude enrichira la documentation de l’ésàn (une langue parlée
au sud du Nigéria), et contribuera aussi
à l’apprentissage du français au Nigéria.
CHAPITRE I
INTRODUCTION
1.
1. Aperçu général
Le
sujet de notre thèse porte sur des conjonctions en ésàn et en français. L’étude des éléments grammaticaux en deux
systèmes linguistiques différents, du
point de vue pédagogique, se place dans le sous-domaine de la linguistique
appliquée ; la linguistique
contrastive dont l’objectif est de « mesurer les écarts relevés dans la langue cible, née de la maîtrise
d’une langue première.» (Dumont, 1983 :35) cité par Ukeje
(1986 :17).
La conjonction est un mot de liaison
qui relie des éléments dans un énoncé
(ce qui est dit ou écrit par une
personne pour communiquer un message).
Elle sert à relier des mots ou
des groupes de mots d’un énoncécomportant unephrase simple; elle
relie des propositions d’un énoncé composé de phrases
complexes.
La phrase simplese compose d’une seule proposition; la phrase complexe comporte deux ou plusieurs propositions.
Une proposition est une unité grammaticale qui a pour noyau un verbe conjugué
(IPAM, 1991:173 - 174). Il y a une proposition indépendante, une proposition principale, une proposition
subordonnée.
Une proposition indépendante, appelée aussi phrase simplese compose d’un seul verbe conjugué, quelle que soit la longueur ; elle ne dépend d’aucune autre
proposition et aucune autre ne dépend d’elle. Par exemple, la phrase ci-dessous ne contient qu'un verbe noyau (aime) : c'est une proposition indépendante :
J’aime Marie.
Une proposition principale
et une
proposition subordonnée se trouvent dans
une phrase complexe. La phrase complexe comporte plusieurs
verbes conjugués. La phrase ci-dessous contient deux verbes (faut, mangions = noyaux
de deux propositions : c'est une phrase complexe :
Il faut que nous mangions.
Dans une phrase complexe, une proposition qui ne peut pas
exister toute seule est une proposition subordonnée : elle dépend
d'une autre proposition appeléeproposition
principale :
Je souhaite qu’elle
danse.
(Je souhaite
= une proposition principale ;
qu’elle danse =
une proposition subordonnée)
Il faudrait signaler qu’il existe d’autres mots de liaison : le pronom relatif etla préposition. Par
exemple, la prépositionunit deux mots ou syntagmes dans une phrase et non
deux propositions ; elle ne sert pas à relier deux propositions :
Un ami de Jacques
Dans la phrase
ci-haut, les deux mots ami
et Jacques
sont reliés par la préposition de. Mais elle ne peut s’employer
pour relier les deux phrases suivantes :
Je viendrai. Tu m’invites.
*Je viendrai de tu m’invites.
Au contraire, la conjonction relie des mots ou
des groupes de mots, des propositions dans une phrase. Voyons les exemples ci-après:
i. Paul et
Marie arrivent.
Dans la phrase
ci-haut, la conjonction et relie les deux mots : Paul,
Marie.
ii.Mon ami et ses enfants arrivent.
Dans la phrase
ci-haut, la conjonction et relie les deux groupes : Mon
ami,ses enfants.
iii. Je
viendrai. Tu m’invites.
A partir des deux
phrases simples ci-dessus, on obtient
une phrase complexe avec la conjonction si:
Je viendrai si tu
m’invites.
Dans
ce travail, notre intérêt porte essentiellement sur les mots de liaisons qui relient les trois éléments suivants : des mots, des syntagmes (ou des groupes de mots).
1. 2. Justification du sujet
Cette étude se justifie par l’état de la
question de notre sujet. Au cours des
années, beaucoup d’études comparées
ont été faites dans le domaine
des grammaires française et ésàn. Par
exemple, Aziegbe, et Emordi (2007)ont
fait une étude portée sur
des déterminants en français et ésàn. En outre, Aziegbe (2008, 2014)) a
respectivement entrepris des
étudessur la dérivation des adverbes en française et enésàn, sur la composition en français et
enésàn.
Néanmoins,
il n’existe aucune étude, à notre connaissance, qui est portée sur la comparaison des conjonctions dans les
deux langues. Ceci représente une lacune sérieuse dans la connaissance. Ce
vide nous a fort inspiré à entreprendre cette étude.
1.
3.
Objectifs de l’étude
L’objectif
général de cette étude est d’examiner
quelques conjonctions ésàn et françaises.
Nos objectifs spécifiques consistent à :
i.
Présenter des conjonctions en
ésàn et en français.
ii.
dégager les divergences
et les convergences dans les deux langues vis-à-vis du sujet en question ;
iii.
identifier les domaines
susceptibles de poser du mal au sujet ésàn apprenant le français, afin de proposer
quelques démarches à suivre pour pourvoir faciliter l’apprentissage des conjonctions en grammaire française,
surtout chez l’apprenant ésàn de français.
1.
4. Délimitation du sujet
La conjonction fait partie des classes de mots. La grammaire distingue neuf classes de mots
en fonction du rôle qu’ils jouent dans
la langue et de la place qu’ils occupent dans la phrase. La classe d’un mot est aussi appelée sa
nature. Les neuf classes de mots
sont classées en deux grands
groupes : la classe de mots variables et la classe de mots invariables. La
classe de mots variables regroupe les suivants :
- Classes des noms : la maison, mon frère, Quel sac ? (maison,
frère, sac = noms)
- Classes des
déterminants : la maison, mon frère, Quel
sac ? (la, mon,
quel =
déterminants)
- Classe des adjectifs qualificatifs : Le beau
garçon (beau = adjectif épithète)
- Classe des pronoms : Il
nous aime. (Il, nous = pronoms)
- Classe des verbes : Je
mange le riz. (mange = verbe)
La classe de mots invariables se présente ci-dessous :
-
Classe des
prépositions : devant la maison (devant = préposition)
-
Classe des conjonctions : Elle aime chanter et danser.( et = conjonction)
-
Classe des adverbes : Tu partiras demain. (demain
= adverbe)
-
Classe des
interjections : Au secours !
La
conjonction est une opération syntaxique
consistant à réunir deux phrases afin de
produire un énonce unique (Dubois et al., 2002 :110). Par exemple, prenons les deux phrases
ci-dessous :
Paul regarde la
télévision.
Marie regarde la
télévision.
L’opération de
conjonction par et consistera à les réunir : Paul regarde la télévision et Marie regarde
la télévision, puis par l’effacement des éléments identiques (regarde la télévision), un déplacement
du deuxième syntagme nominal sujet (Marie), et finalement, un ajustement des marques de
nombre (regarde = regardent). Ainsi,
les deux phrases Paul regarde la
télévision.Marie regarde la télévision engendrent :
Paul et Marie regardent la télévision.
Ce
travail s’intéresse à la conjonctionen tant que partie du discours et non
comme
opération syntaxique.
1.
5. Méthodologie
Une étude grammaticale est
présentée, soit dans la conception de la grammaire traditionnelle, soit dans le
cadre de la linguistique contemporaine. Donc nous avons décidé de présenter
cette étude dans la conception de la grammaire traditionnelle. La grammaire
traditionnelle est une grammaire de la langue écrite. L’oral
reste au second plan. La grammaire est descriptive, l’apprenant ayantpour but de savoir décrire la langue. Elle est
caractérisée par la démarche déductive, c’est-à-dire un enseignement de la
grammaire qui va des règles aux exemples. L’enseignant explique les règles de
la grammaire et les apprenants doivent les apprendre, puis il leur donne des
exemples pour les appliquer (Kappenberg, 2008) cite par Aziegbe ((2013 : 96). Elle est caractérisée par des
règles générales avec une liste d’exceptions. En d’autres termes, les règles de
la grammaire traditionnelle sont prescriptives dont la forme est du type: « Dire et ne pas dire, écrire et ne pas écrire ». Ses règles
sont justifiées par
beaucoup d’exemples. Les
terminologies telles que parties du discours, sujet, objet, analyse
grammatical/logique,proposition subordonnée complétive, proposition subordonnée
relative … sont associées à la grammaire traditionnelle (cf. Le bon usage de Maurice Grevisse, un
grammairien qui a beaucoup influencé
l’enseignement de la grammaire traditionnelle).
Cependant la grammaire
traditionnelle a été critiquée par la nouvelle grammaire (ou linguistique
contemporaine) dont la vision est l’étude des connaissances que les sujets
parlants ont de la langue. Par exemple,
une critique de la grammaire générative à la grammaire traditionnelle tient au
fait que la grammaire traditionnelle consiste en la formulation de règles
générales, illustrées par des exemples, suivis de liste d’exceptions. Les
règles ne sont pas des instructions explicites : elles autorisent en effet
la production de phrases agrammaticales. Pour Chomsky, la grammaire doit être un ensemble abstrait de règles, une théorie,
dont la formulation est l’explication des connaissances que les sujets parlants
ont implicitement de leur langue (Moeschler et Auchlin, 2005 :12).
Il est deux raisons qui motivent le
choix de cette approche. Premièrement, dans notre étude, il est question de la
description complète d’une partie du discours
qui touche au domaine de la
linguistique appliquée à l’enseignement du français, langue étrangère chez les esanophones. Pour ceci,
il nous faudrait une approche linguistique qui met à la disposition des
enseignants et des apprenants les règles qui gouvernent l’usage du français.
Deuxièmement, nous voulons que cette étude soit utile aux personnes non
initiées à la linguistique contemporaine, qui pourraient s’y intéresser.
Le
corpus porte sur le questionnaire administré à quelques esanophones qui étudient le français dans l’Université
Ambrose Alli, Ekpoma. Ces étudiants
constituent un échantillon représentatif des autres apprenants ésàn de français
au Nigéria. En outre, Nous nous servons
de nombreux exemples tirés des travaux en ésàn d’Iyoghiojie&Odiagbe (2002),
d’Okojie (2003), d’Usiahon (2004) ainsi que des œuvres du français deFrontier
(1997),Sonaiya, Mojola et Amosu (1998), Bentolila et al. (2001),
(Dubois et al., 2002), Grevisse (2005),Maingueneau et Pellet (2005), Aziegbe (2006),etc.
1.
6. Présentation de la situation
linguistique de l’ésàn
La langue ésàn est la langue maternelle des habitants qui
se trouvent dans cinq divisions de l’État d’Edo dans le sud-sud du
Nigéria : « Ésàn Central, ÉsànNorth East, Ésàn South East,
Ésàn West et Igueben ». Greenberg
(1963) cité par Igbeneghu (1999 : 5) assigne l’ésàn au groupe
linguistique de Benue-Congo, Kwa.
Elugbe (1973) cité par Omo-Ojugo (2004 : 4) le classifie parmi les
langues du groupe « Edoid » qui se trouve dans la partie centrale du
territoire de Nok près du confluent des fleuves Niger et Benue. D’autres communautés « Edoid » sont
les Degema (actuellement dans les États de Bayelsa et de Rivers) ; les
Edo, Les Etsako, les Okpamheri, les Otuo, les Emai, les Iuleha, les Owan
(aujourd’hui de l’État d’Edo) ; les Urhobo, les Isoko, les Okpe, les
Eruwa, les Egene (se trouvant actuellement dans l’Etat de Delta) et les Iyayu –
Idoani (de l’Etat d’Ondo). Mais,
Williamson (1989) cité par Imasuen (1998 : 40) assigne « North
Central Edo » d’Elugbe (1973) à New Benue Congo où se trouve la
langue ésàn. Donc, il vaut mieux dire que l’ésàn appartient au groupe New
Benue Congo et non pas au groupe Kwa.
1. 7. Documentation
À
l’état actuel de son développement, la
langue ésàn n’a pas encore une riche
documentation sur sa recherche.
C’est- à- dire qu’elle n’est pas encore
aussi recherchée comme le Yoruba et la langue haoussa, par exemple. Toutefois,
le Rolle
(2012) documente en PDF un travail de recherche intitulé Tense
and Aspect in Esan : Preliminary findings from
fieldwork,
une documentation très importante dans
la recherche et l’étude sur la grammaire ésàn.
Quelques
travaux comme ceux d’Aziegbe et Emordi
(2010), d’ Aziegbe
(2013) ont
été faits sur la description linguistiquesystématiquede la langue
ésàn.Aziegbe
et Emordi (2010) ont examiné des aspects morphologiques
des
noms ésàn. Les auteurs ont démarré cette étude
en identifiant quatre
types
des noms en ésàn Ce sont :
i. Les noms
autonomes - les noms qui ne sont pas dérivés ou encore qui ne sont
pas dérivés et qui conservent ainsi leur autonomie pleine et entière :
Úwâ(la
maison) ; únùn(la bouche) ;
Ẹ́khù (la porte) ; ébè (le livre)
ii. Les noms dérivés-les noms qui se
forment par la préfixation (la formation d’un mot grâce à un préfixe). Les
préfixes, en ésàn, sont des voyelles orales : a[a], e[e], ẹ[ε], i[i], o[o], ọ[כ], u[u] :
À + zẹ́ = àzẹ́
préfixe choisir = l’élection
É + dànmẹ̀n
= édànmẹ̀n
préfixe tenter la tentation
Ẹ̀ + fé = ẹ̀fé
préfixe être riche = la
richesse
Í + yàyí = íyàyí
préfixe croire = la
croyance
Ó
+ khíàn = ókhíàn
préfixe marcher = la marche
Ọ̀ + tá = ọ̀tá
Ú + ghé = úghé
préfixe regarder = le regard
iii. Noms
composés- les noms ayant la
structure : NOM + NOM =
NOM :
Ẹ̀kpẹ̀tí+ ọ̀tá= ẹ̀kpẹ̀tíọ̀tá ; úwâ
+ ébè = úwâébè
La boîte
la parole = la radio ; la
maison le livre = l’école
iv. Les
emprunts - les noms empruntés à l’anglais :
Table = ìtébú (la
table) ; motor car = ìmótó (la voiture)
School =
ísúkú (l’école) ; fan = ífànní (le ventilateur)
Bus=
íbọ̀sí (l’autobus) ; doctor = ídọ̀kítà (le médecin)
En plus, la
formation du pluriel enésàn est traitée dans ce travail.
Trois voyelles orales : a, e et i e,
ainsi que trois catégories des
déterminants (les articles indéfinis, les adjectifs démonstratifs et
numéraux) sont utilisées pour la formation de la pluralité des noms
dans la langue ésàn. Présentés ci-dessous sont quelques -uns des exemples cités par les auteurs :
- Óbọ̀
(la main) = ábọ̀
(les mains) ; òwẹ̀ (la jambe)
= àwẹ̀
(les jambes)
- Ófẹ̀n
(le rat) = éfẹ̀n (les rats) ; ọ́dìọ́n (l’ainé) = édìọ́n
(les ainés)
- Ókhúò
(la femme) = íkhúò(les femmes) ;Úkpọ̀n
(le vêtement) = íkpọ̀n
(les vêtements)
- ọ̀nínébè( le livre) =
énínébè (les
livres ) : les articles
définis
-Ébèọ̀só(un
livre) =ébèésó(des livres) : les articles indéfinis
-ọ̀nínébènín(ce livre- là) =énínébènín(ces livres-là) : les adjectifs
démonstratifs
-
úwâọkpá (une maison) = úwâígbé(dix maisons) : les
adjectifs numéraux
Finalement, les auteurs ont présenté le genre
dans les noms ésàn. Pour eux, le nom ésàn est caractérisé par trois
genres : le masculin : Ókpíà(homme), le féminin :Ókhúò (femme), et le neutre :Ẹ̀kpẹ̀tí(une
valise),Ébè (un livre). Le
genre peut être représenté lexicalementỌ̀kpà (un coq),Édìọ́nmàn (un vieux).
Aziegbe (2013) a fait unedescription une description simple du syntagme Nominal
relatif en ésàn. Dans cette étude, le
syntagme nominal relatif en esan est conçu dans la grammaire
classique où la construction du syntagme
nominal est strictement linéaire : Noyau nominal + Pronom + Proposition. La proposition subordonnée
relative est précédée par un groupe
nominal. En ésàn, la propositionsubordonnée relative est introduite par les pronoms relatifs :nọ̀n=
qui
(singulier) né = qui (pluriel) et nìn=
que,
où,dont, à qui(singulier/pluriel). Un exemple dusyntagme nominal
relatif en ésàn est présenté ci- dessous :
Ọ̀nínókpéànọ̀ndàgbáré…
(L’homme qui est sorti…)
Ọ̀nínókpéà = noyau
nominal ; nọ̀ndàgbáré =
proposition
subordonnéerelative
Dans cette
étude, plusieurs fonctions syntaxiques
qu’occupent les propositions relatives
en ésàn sont
présentées:
i. Elles peuvent occuper la fonction de l’adjectif épithète :
Ókhúònọ̀nmọ̀nsévádè.
*Femme
qui est belle arrive.
(Une femme qui est belle arrive.)
nọ̀nmọ̀nsé = relatives
adjectivales dont l’antécédent est le Ókhúò
ii. Elles
peuvent être sujet et complément
d’un verbe:
-
Ọ̀nọ̀ngúánọ̀nỌ̀fùrébùĺjésú ré. (Ọ̀nọ̀ngúánọ̀nỌ̀fùré
= sujet
du verbe bù)
*Quiconque recherche/désire la paix vient
Jésus à.
(Quiconque recherche la paix, vient à
Jésus.)
- Lùébéghọ́n
ẹ̀.(ébéghọ́n ẹ̀ = COD du
verbeLù)
*Faites
ce que voulez vous!
(Faites ce que vous voulez!)
Il y a d’ailleurs le fameux discours inaugural
du Professeur Omo-Ojugo (2004) intitulé Esan LanguageEndangered? Implications for the Teaching and Learning of Indigenous
Languages in Nigeria. Mais il n’a pas de
stricte étude grammaticale.
A
cette étape, nous pouvons dire qu’ notre connaissance, aucune étude sur la description linguistique des conjonctions en ésàn n’a été
effectuée. Par conséquent, nous traitons cette partie de la langue ésàn afin
d’enrichir sa documentation.
================================================================
Item Type: Postgraduate Material | Attribute: 104 pages | Chapters: 1-5
Format: MS Word | Price: N3,000 | Delivery: Within 30Mins.
================================================================
No comments:
Post a Comment